samedi 28 juillet 2007

Saintongeais !



Qué tou quo lé ?

O l’é t’ évidemment l’habitant de la Saintonge, ancienne province aujourd’hui à cheval sur deux départements, la Charente et la Charente-Maritime.
Le ruisseau la Guirlande marque la « frontière » avec l’Angoumois.
En réalité, la Saintonge a été une terre frontalière, objet de luttes incessantes pendant trois siècles entre Français et Anglais…

Mais o l’é t’ également le saintongeais, la Langue saintongeaise, la plupart du temps appelée Patois charentais, parlé dans les anciennes provinces d’Aunis, Saintonge et Angoumois.
Son aire couvre tout le département de la Charente-Maritime, la moitié du département de la Charente (partie ouest), le nord du département de la Gironde avec son Pays Gabaye, mais également la partie sud du Marais Poitevin.

Tous les saintongeais se reconnaissent sous l’emblème de la cagouille
(pourvue d’ailes pour devenir l’emblème du département de la Charente).

Les saintongeais et leur langue reviennent de loin !

Depuis la création de la région Poitou-Charentes, une équipe d’universitaires poitevins (chêtis drôles qui s’écoutant un peu trop, et qui s’mouchant pas avec in dail !) a décidé de créer de toutes pièces une nouvelle langue : le Poitevin-Charentais…
Autrement dit, ils ont voulu faire « coller » la culture et la Langue saintongeaise aux frontières administratives de le Région tout juste créée, en l’accolant à la Langue poitevine, prétextant que c’était le seul moyen d’obtenir la reconnaissance officielle de l’Europe…

Y z’étiant minme après inventer une nouvelle langue écrite, que ni poitevin ni saintongeais sont capables de comprendre « la seule langue au monde à n’être parlée par personne » (cf Jean-Michel Hermans).

Nous z’autes, on trouvait qu’o l’été mal torché…Y z’étiant en train d’effeniller not’ parlement !
O commençait à sentir l’fraîchin, mé qu’dans in vasier…

Ah brenoncio, quette cagouille s’est mise à couiner coum in goret…
J’pouvions point rester à bader !
Bouneghens, o s’é mis à belugher, et pas à châ p’tit, o l’a pas counillé…


Une solide équipe de patoisants qu’aviant point les mains grappes ni le lignou copé a alors créé le « Collectif pour la défense de l’identité saintongeaise ».
L’intervention des politiques cagouillards, et pas des moindres (Dominique Bussereau, Claude Belot et bien d’autres…) a consolidé leur action.
Ca s’est terminé, après bien des péripéties par la reconnaissance officielle du saintongeais comme Langue de France, distincte du poitevin qui, au passage, gagne lui-aussi sa place dans la liste des langues de France, au même titre que les autres langues d’oïl.
(cf Ministère de la Culture et de la Communication, Délégation générale à la langue française et aux langues de France, le 27 février 2007).

Le poitevin-saintongeais a fini d’rîmer ; il est chope, et finira ben par chère tout seul.

Jarnac, patrie d’in noumé Burgaud-des-Marets et d’la Jhavasse Odette Commandon se devait de tirer son chapiâ aux cagouillards qu’avant sauvé la langue de notre culture saintongeaise.

Asteur, j’sons teurtous beunaises !

(Vous trouverez tous les détails sur le site du magazine Xaintonge.)


JarnaQuais

lundi 16 juillet 2007

Il était une fois, la maison natale de François Mitterrand



François Mitterrand, né à Jarnac le 26 Août 1916 au numéro 22 de la rue Abel Guy, a été inhumé le 11 Janvier 1996 au cimetière des Grands Maisons dans sa ville natale.
Président de la République Française de 1981 à 1995, il se sentait chez lui à Jarnac.
Cette demeure fut à la fois maison natale, maison de son enfance "mon enfance qui fut heureuse a illuminé ma vie", lieu dont il disait en 1944 à son ami et compagnon de résistance Jean Munier poursuivi par la Gestapo, "vas à Jarnac et tu seras en sécurité".

Nous avons donc le sentiment que cette maison fut un lieu ressource pour le jarnacais Président.
Il venait assez régulièrement à Jarnac, mais de façon officieuse pour y rencontrer quelques amis, sa famille, se recueillir sur la tombe de ses parents. La maison du 22 rue Abel Guy était effectivement pour lui, le lieu de mémoire constitutif d'une grande partie de sa personnalité.
Cette maison est restée en l'état…
"Le décor est le même et l'odeur de poussière, d'humidité, de salpêtre, de bois, de plâtre est la même. La maison vit encore, chargée de souvenirs intacts... Quand j'y retourne, je retrouve ma maison telle qu'elle était. Ce sont les mêmes pièces, le même décor. Je crois qu'il existe peu d'endroits comme celui-ci où les choses durent tandis que tout autour le monde se transforme si vite".

Avec la disparition de Colette Landry, une de ses soeurs aînées décédée en août 2004, dernière propriétaire de la demeure familiale, le destin de la maison Mitterrand était à construire.
Pouvions-nous imaginer une seule seconde que cette demeure chargée d'histoire pouvait tomber dans des mains étrangères, ou chez des marchands du temple, avec pour ce site, une exploitation purement mercantile ?

Le conseil municipal de Jarnac ne l'a pas souhaité, et j’en suis fier !

L'Institut François Mitterrand, et son Président Hubert Védrine, Michel Charasse, Gilles Ménage, Pierre Bergé et quelques autres ne le pensaient pas.

Le Président de la République Jacques Chirac et son Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin non plus.

La Présidente du Conseil Régional Poitou-Charentes, Ségolène Royal ainsi que le Président du Conseil Général de la Charente, Michel Boutant, avec leurs conseils respectifs ne l’envisageaient même pas.

En juin 2005, une fois l'accord conclu avec les héritiers de Colette Landry (Marie-Pierre, Brigitte et Emmanuel Landry), il est projeté en association avec l'Institut François Mitterrand, emmené par Gilles Ménage et Georgette Blanc, présidents de l'Espace Culturel François Mitterrand de Jarnac et toute leur équipe, d'organiser l'ouverture au public de la Maison natale.
Cette ouverture, couplée avec une exposition sur l'histoire de la famille de François Mitterrand à Jarnac, est inaugurée le jour du dixième anniversaire de sa disparition le 11 janvier 2006.
Jarnac était ce jour là au cœur de la République, cinquième du nom.

Notre projet pour cette demeure:
conserver ce lieu, récemment classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, permettre aux visiteurs de découvrir l'environnement dans lequel se déroula l'enfance et l'adolescence de François Mitterrand, tout ce qu'il avait coutume de résumer par ce qu'il appelait « le pays de son enfance ».
Naturellement, la visite de la maison natale, couplée à l’exposition des cadeaux du second septennat à l’Espace de l’Orangerie, permettra aux visiteurs d’appréhender la personnalité de l’homme d’Etat.
Pour rendre hommage à ce lieu de mémoire, il sera rénové dans son ensemble avec ses dépendances, tout en conservant son authenticité.
Le premier étage sera rendu accessible au public.
La mise en place, inédite, d’uns salle d’exposition sur le vinaigre est prévue, ainsi qu’un lieu de réunion et d’archivage d’une partie de la très importante documentation de l’Institut François Mitterrand.

Avec l'Institut François Mitterrand et l'association Espace Culturel François Mitterrand de Jarnac, nous avons le désir de faire de ce site un lieu de souvenir, de mémoire mais aussi de culture et de réflexion.

Si notre République a des lieux de mémoire, il faut aussi qu'elle puisse conserver des mots de mémoires.
Cette maison pourrait avoir cette double dignité.

Jérôme Royer.
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