mercredi 17 octobre 2007

Si on parlait du cognac !



L'activité économique de notre ville est en grande partie tournée vers le négoce du cognac et principalement sa commercialisation.
Notre dépendance à cette activité est énorme, et toute réflexion qui touche à ce sujet se doit d'être appréciée par l'ensemble des citoyens des habitants du Pays du cognac.
Si le cognac ne s’est jamais aussi bien vendu à l'exportation, si le cognac ne s’est rarement acheté aussi cher à la production, la « violence » de la hausse des prix à la production, l'augmentation continue des ventes risquent de troubler les esprits de beaucoup.
Est-ce dans ces périodes de tension extrême que nous pouvons trouver sereinement un nouveau type d'organisation ? (dont les premières réflexions ont été élaborées dans un tout autre contexte).
S’il était évident que la hausse des prix à la production était absolument nécessaire, si les efforts des maisons de négoce donnent de très bon résultats, n'oublions jamais que le cognac, issu du vin, est un produit d'origine naturelle, et que le gouvernement de la nature est toujours plus fort que le gouvernement des hommes.
Alors ne jouons pas aux apprentis sorciers.
A ce jour, nous pouvons nous demander quel futur nous voulons pour notre production charentaise? mono- production, double ou triple fin, affectation ou identification parcellaire ?
Bien que l'AOC cognac soit une des plus anciennes appellations françaises (1909), et que son organisation a fait depuis longtemps ses preuves, nous ne pensons pas que des règlements administratifs plus aventureux, plus contraignants (affectation parcellaire), non justifiés par un besoin qualitatif, quantitatif, ou économique, ni même en terme d'image, avec des coûts de contrôle et de gestion inconnus à ce jour, ne s'imposent aujourd'hui.
Arrêtons de toujours empiler les procédures surtout quand l'air du temps souhaite une simplification de nos vies d'entrepreneurs.
Tenons compte des organismes déjà existant qui remplissent très bien leur office (BNIC), même si des évolutions sont toujours nécessaires.
Je me permets de rappeler que si les autres productions de la région délimitée n'existaient pas (le pineau des Charentes, les moûts de raisins, les vins de pays, les vins de table, les vins de base mousseux, les vins de pays tiers, les vins vinés), notre surface viticole ne serait pas aujourd'hui d’ environ 74 000 hectares, mais plutôt proche de 50 000 hectares.
La quasi-disparition de ces produits-là et du savoir faire des entreprises de ce secteur aurait un coût social et économique très important. J'émets d'ailleurs les plus vives réserves sur une organisation qui aurait comme première conséquence de faire disparaître d'autres activités économiques, sans accompagnement des restructurations à redouter.
Si nous avons besoin de plus en plus de vigne pour le cognac, en 2014 de nouveaux droits de plantations devraient être possible. mais en attendant?
Si les ventes de Cognac chutaient, que se passerait-t-il?
La viticulture et le négoce ont besoin de flexibilité en termes de production.
L'ingéniosité de nos financiers est sans limites pour aider la viticulture et le négoce à financer les stocks.
A condition de bien poser le problème à nos autorités de tutelles, nous avons un éventail de réflexions et d'actions très important.
A côté des intérêts de la viticulture et du négoce, nous parlons tout simplement de l'avenir de notre région, de nos communautés territoriales et de l'avenir de nos entreprises.
Ne l'oublions pas!

Jérôme.
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