samedi 23 juin 2007

Démocratie participative



Le terme est peut-être mal choisi, mais arrêtons-nous sur le concept.
Quand l'expression est apparue dans le paysage politique, les réflexions de nombreuses personnes furent négatives. Elles se jugeaient elles-même assez intelligentes pour comprendre mais doutaient fortement des facultés de compréhension de leur voisin.
"La majorité des gens n'y connaît rien en politique, pourquoi lui donner la parole ?"
Dans notre société, les gens qui « savent » ont tendance à mépriser le commun des mortels qui « ne sait pas »…
Sauf la partie historique, la politique n'est pas une science exacte à part qu'il faut apprendre.
Quand il s'agit d'êtres humains, il est très rare que les évènements se reproduisent à l'identique, sinon cela se saurait et le monde ne serait pas comme actuellement à feu et à sang.
On ne doit pas penser que les politiciens professionnels font en sorte de maintenir des guerres et des problèmes économiques pour conserver leur pouvoir.
On pensait que la politique, c'était s'occuper des affaires publiques de sa cité ou de son état, que c'était œuvrer pour le bien public.
On ne pouvait pas savoir que c'était un métier à vie, que le but de certains politiques était de faire carrière et de se faire réélire à vie.
Les conseillers en communication savent parfaitement communiquer, le général maîtrise l'art de commander une armée, l'économiste les marchés intérieur, extérieur, les échanges, la balance des paiements... l'urbaniste est savant en ce qui concerne l'architecture, le déplacement des foules, les différents réseaux....
Le politique, lui, est-il spécialiste en tout ?
On pourrait le croire quand on les voit passer de portefeuille en portefeuille.
Non, le politique est au service du peuple et doit l'écouter.
A quoi sert d'avoir un pays riche et une population de plus en plus pauvre et insatisfaite ?
Les politiques qui « savent », eux, disent : si le pays est riche, la situation de chacun va s'arranger, mais cela fait plus de 30 ans que ça dure et nous ne voyons toujours pas le bout du tunnel…

JarnaQuais

vendredi 15 juin 2007

Fortune de chacun ou prospérité de tous



Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ce texte très moderne d'Alexis de Tocqueville, daté de 1840...

Jérôme Royer

« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.

Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d‘eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir.
Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…)

Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelques temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître (…)

Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…

Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »


Alexis de Tocqueville

Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840 (10/18, 1963).

samedi 2 juin 2007

Jarnac, territoire culturel



Depuis mars 2001, les élus de la Ville de Jarnac ont positionné avec force la vie culturelle comme une mission de service public : le service culturel de la ville de Jarnac a été créé.
Pourquoi et pour qui la culture doit-elle exister ?
Si la gestion d’une ville a des dossiers importants comme l’eau, la voirie etc, elle se doit d’accompagner la vie culturelle de ses concitoyens.
A la question « qu’est-ce que la culture ? » Edgar Morin répond : « Elle est le lien social lui-même. Le délitement de ce lien social dont on parle tant depuis une vingtaine d’années pour refonder la société sur de nouvelles bases, sur un nouveau ‘vivre ensemble’, il fallait en appeler à la culture ? »
Jarnac s’est attachée à positionner depuis 6 ans divers évènements, expositions, conférences, concerts, théâtre, rencontres possibles, divertissements, recherche du plaisir de vivre ensemble, partage des idées, présence des scolaires et de leurs enseignants… un mouvement culturel de territoire est en place. La culture est à notre sens un des ressorts fondamentaux du développement. Elle garantit l’existence des différences, elle rappelle aussi le bien-fondé de la vie associative culturelle, expression même de la vie démocratique.
Lors de la conférence de presse du Service culturel de la Ville de Jarnac le 24 mars 2007, nous nous sommes associés à un évènement majeur : l’entrée en vigueur le 18 mars 2007 de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Dans son article 2e, elle stipule : « la diversité culturelle ne peut être protégée et promue que si les droits de l’homme et les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, d’information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de choisir les expressions culturelles, sont garantis… »
Les jarnacaises et les jarnacais ont fait le choix depuis 6 ans que la vie culturelle de leur ville s’épanouisse avec eux. Ils ont participé, leurs rires, leurs émotions ont contribué et soutenu « le vivre ensemble » à Jarnac.
La Ville de Jarnac avec son Service culturel accompagne les grands principes fondateurs garants des politiques publiques menées en faveur de la diversité culturelle. Nos liens étroits avec nos partenaires, La Palène à Rouillac, Blues Passions à Cognac, sont des signes forts d’un territoire culturel, incontournable mouvement vers l’avenir, qui soutient aussi la vie économique.
Porter une politique culturelle pour la ville de Jarnac, c’est regarder la possibilité d’innover, de se ré-orienter…
C’est en ces termes que nous avons construits depuis 6 ans avec vous tous, le lien social dont la culture est un levier majeur, essentiel, constructif...
Avec l’artiste, l’œuvre, la création, l’art et vous tous, nous continuerons à porter la vie culturelle à Jarnac.

JarnaQuais
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