Depuis les années 1980, Jarnac était concernée par les dépassements de la valeur limite en nitrates dans l’eau issue de l’unité de production d’eau potable de la Touche. La loi sur l’eau nous obligeait à ne jamais dépasser 50 mg de nitrates par litre d’eau. Très régulièrement, nous étions au dessus de ce seuil, et plus récemment, la moyenne était aux alentours de 58 mg /l., dépassement autorisé par dérogation préfectorale.
Il fallait réagir! Début 2007, la première pierre d’une usine de dénitratation a été posée à JARNAC, et cette usine est pratiquement opérationnelle. Nous avons le plaisir de lever le voile sur ce chantier important pour notre santé à tous.
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L’unité de production de l’eau est située sur le site de La Touche. La source sort au niveau d’un vallon, et c’est un exutoire naturel de la nappe phréatique. Un 1er pompage, dans un puits de 8 m de profondeur, a été réalisé en 1892. Un 2ème pompage a été réalisé en 1971 pour tenir compte de l’augmentation des besoins en eau, dans un forage de 40 m.
Grâce à ces 2 pompages, c’est 200 m3 d’eau qui peuvent être pompés par heure. Jusqu’à présent, une fois produite, l’eau était traitée par une simple javellisation, puis envoyée au sur les hauteurs de JARNAC, où elle est stockée dans différents ouvrages (2 « petits » réservoirs de 400 m3, 1 « grand » réservoir de 1000 m3, et le château d’eau pour 500 m3).
C’est à partir de là que l’eau part à travers 39 kms de canalisations, dont beaucoup sont très anciennes et sont tapissées d’une épaisse couche de calcaire, jusqu’à vos robinets, en passant auparavant par 2 316 branchements en pvc, polyéthylène et plomb.
L’usine de dénitratation a été installée sur le site de La Touche, et la solution retenue consiste à faire circuler l’eau à traiter sur des filtres à résines, permettant d’échanger leurs ions avec les nitrates : ce procédé ne modifie pas la minéralisation de l’eau. Une fois le travail accompli par les résines, les filtres sont lavés et les effluents de lavage rejetés dans le système des eaux usées, où ils seront finalement traités par la station d’épuration.
L’astuce du système consiste à ne pas « laver » toute l’eau, mais une partie seulement : seulement 30 à 70 % (maximum) de l’eau est traitée, puis elle est mélangée avec de l’eau non traitée, pour arriver à une « moyenne » autour de 25 mg/l, c'est-à-dire une eau très largement en dessous des limites autorisées.
Entre le premier coup de pioche, et les derniers réglages nécessaires pour peaufiner la qualité de l’eau, il se sera passé 15 mois. C’est aussi un investissement de 1.250.000 €, qui se sera réparti sur 2 exercices, 2007 et 2008. L’augmentation sur nos factures d’eau sera de 0,0013 € du litre, à rapprocher avec le prix d’une bouteille d’eau que l’on n’aura plus à acheter, porter, puis dont il faut payer de plus en plus en cher l’élimination de l’emballage…
Et au final, la nature nous dira merci.
JarnaQuais